L'économie circulaire (EC) porte plusieurs définitions, et donc pas une définition unique tangible. Voici donc quelques mots pour situer au moins à priori ce concept.
Pour faire simple, l’EC vise à boucler des processus qui jusque là étaient linéaires : jusqu’à présent, il s’agissait d’extraire des ressources, les transformer et les combiner à d’autres par des procédés parfois très complexes pour fabriquer des produits, les consommer selon un principe de développement économique croissant, puis après usage (souvent de courte durée par obsolescence programmée ou non) les considérer comme déchets, (c'est-à-dire comme « plus utile », « gênant », « qu’on aimerait voir disparaître »), donc soit les enfouir, soit les brûler, soit les envoyer à d’autres pour que finalement ils disparaissent à nos yeux.
Or comme l’indique l’art L-110-1-1 du Code de l’Environnement (Gouvernement Français, 2015), « La transition vers une économie circulaire vise à dépasser le modèle économique linéaire […] » vers une économie circulaire définie par (Geldron & ADEME, 2013) comme un « système économique de production et d’échange qui vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en permettant le bien-être des individus ». L’économie circulaire se place donc ici dans le courant du développement durable, avec ses dimensions écologiques, sociales et économiques.
Afin d’y parvenir de nombreux processus devraient être combinés, comme ceux cités par l’ADEME : l’approvisionnement durable, l’éco-conception, l’économie de la fonctionnalité, l’écologie industrielle (et territoriale, développement particulier en France), l’allongement de la durée d’usage (réemploi-réparation-réutilisation), la consommation responsable (achat-consommation collaborative-utilisation) et le recyclage [1]. Le Pr Jonker évoque également comme composant de la WEconomy (Jonker, 2014, Jonker, 2016,Jonker et Stegeman,2016), l’économie du partage, la bio-économie, et l’autoproduction.
Schéma de l'économie circulaire Source : ADEME, 2013
Références :
Geldron, A., & ADEME. (2014). Fiche technique Economie Circulaire : Notions. Consulté à l’adresse http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/fiche-technique-economie-circulaire-oct-2014.pdf
Gouvernement Français. Loi 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte (2015). DEVX1413992L. Consulté à l’adresse http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000031044385&dateTexte=20150909
Jonker, J. (2013). Werken aan de WEconomy: Duurzaamheid coöperatief organiseren. Deventer : Kluwer. Consulté à l’adresse http://repository.ubn.ru.nl/handle/2066/112207
Jonker, J. (2014). Changer la logique de création de valeur. Consulté à l’adresse http://www.tbs-education.fr/sites/default/files/professeurs/archive/a5-livre_jan_jonker-web.pdf
Jonker, J., & Stegeman, H. (2016). En route vers L’économie circulaire. (J. Jonker & H. Stegeman, Éd.). Consulté à l’adresse http://www.newbusinessmodels.info/product/en-route-vers-leconomie-circulaire/
« L’approvisionnement durable. Il concerne le mode d’exploitation/extraction des ressources visant une exploitation efficace des ressources en limitant les rebuts d’exploitation et en limitant l’impact sur l’environnement, notamment dans l’exploitation des matières énergétiques et minérales (mines et carrières) ou dans l’exploitation agricole et forestière tant pour les matières/énergies renouvelables que non renouvelables ;
L’écoconception vise, dès la conception d’un procédé, d’un bien ou d’un service, à prendre en compte l’ensemble du cycle de vie en minimisant les impacts environnementaux ;
L’écologie industrielle et territoriale, dénommée aussi symbiose industrielle, constitue un mode d’organisation interentreprises par des échanges de flux ou une mutualisation de besoins ;
L’économie de la fonctionnalité privilégie l’usage à la possession et tend à vendre des services liés aux produits plutôt que les produits eux-mêmes ;
La consommation responsable doit conduire l’acheteur, qu’il soit acteur économique (privé ou public) ou citoyen consommateur, à effectuer son choix en prenant en compte les impacts environnementaux à toutes les étapes du cycle de vie du produit (biens ou service) ;
L'allongement de la durée d’usage par le consommateur conduit au recours à la réparation, à la vente ou don d’occasion, ou à l’achat d’occasion dans le cadre du réemploi ou de la réutilisation ;
Le recyclage vise à utiliser les matières premières issues de déchets. »